Le philosophe, urbaniste et penseur de la vitesse, Paul Virilio dans « Stratégie de la déception » datant de 1999 (Edition Galilée), écrivait ces lignes qui attestent de sa vision prophétique de ce qui allait devenir pour le corps social, la métastase de l’information. Le Service pour les Professionnels de l’Information (S.P.I) est heureux de vous faire découvrir sa pensée.
« J’ai été tout et tout n’est rien » constatait Marc Aurèle, l’empereur stoïcien. C’est cela même l’empire de la mondialisation : lorsque la logique de puissance devient absolue, elle l’emporte sur celle, politique, de la paix civile et de l’Etat de droit et entrouve la boîte de Pandore de l’implosion sociale. (…)
L’économie politique se refuse encore à prendre en compte le caractère « écosystémique » de la compression temporelle dont elle est cependant la victime, à l’ère de la globalisation cybernétique des nations.Si l’adage du pouvoir régalien des siècles passés était « Divise et règne », aujourd’hui l’arrogance du pouvoir se manifeste non seulement par la division locale, mais plus encore par la multiplication globale, la confusion croissante des Etats-nations devant l’accélération des procédures économico-politiques, le feed-back interactif entre le GLOBAL et le LOCAL.
Significativement à l’ère de la « révolution de l’information », il en est de même de la DESINFORMATION : alors qu’hier le manque d’information, la censure caractérisaient le déni de démocratie de l’Etat totalitaire, actuellement, c’est l’inverse qui se produit. On désinforme en submergeant le téléspectateur d’informations, de données apparement contradictoires. On censure la vérité des faits par la SURINFORMATION, (…) Désormais PLUS C’EST MOINS ! et parfois même moins que rien : la manipulation volontaire ou l’accident involontaire sont devenus indiscernables. (…)
C’est cela même l’information warfare, ce n’est plus seulement le guidage de missiles grâce à l’electronic warfare, c’est le téléguidage de la confusion ; ce chaos des opinions qui complète et parachève le chaos des destructions sur le terrains ».