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Vœux de fraternité

Au seuil de cette année 2022, je vous adresse mes vœux les meilleurs ! Plus précisément, je forme le vœu que s’éveille en nous et entre nous, un goût retrouvé pour la fraternité. Lors d’une présentation des axes majeurs de la pensée du pape François à partir de son Encyclique Fratelli tutti, Mgr Bruno-Marie Duffé, alors en charge du développement humain intégral au Vatican, soulignait l’aspiration du Pape à la reconnaissance mutuelle à la manière de François d’Assise. Il aspire à voir naître un « nouveau regard » à la fois « sur notre terre » et « sur l’autre, le frère ou la sœur en humanité ». C’est bien l’intention de François dans sa lettre Fratelli tutti de souligner la différence majeure entre « le repli individualiste » et « la considération de l’altérité, avec ses richesses et avec ses blessures ».

Selon François, la fraternité « commence avec la considération de l’autre ». A travers l’évocation du “bon Samaritain”, il fait de la proximité qui une référence essentielle pour penser, aujourd’hui, la relation fraternelle et la vie politique. En effet, « l’exigence première de la fraternité est l’hospitalité », et qui s’exerce « lorsque nous faisons le choix du service, du soin et de la destination commune et partagée des biens créés ». Fratelli tutti parle « de fraternité comme d’un chemin, un parcours d’humanité qui peut ouvrir à la paix » .

Les défis vertigineux que l’humanité doit relever aujourd’hui posent la fraternité comme l’horizon politique total. Et les consciences religieuses habitées dans leur diversité, par la dignité transcendante de la personne humaine, peuvent dialoguer avec les responsables politiques, dans leur diversité, pour conjurer les replis et les guerres. Face aux difficultés rencontrées par les instances politiques pour assurer la justice et l’égalité des droits, les leaders religieux voient leur responsabilité engagée à partir de leurs discours et de leurs actions. La responsabilité politique des religions s’accroit d’autant que s’amenuise la capacité du politique à préserver la paix. Cette responsabilité politique des religions devient un facteur décisif pour la préservation de la paix et de l’harmonie, pour la résolution des conflits qui défigurent l’humanité. Les injustices et les malheurs insoutenables d’hommes et de femmes, de vieillards et d’enfants, exposés à la face du monde, deviennent des appels à la conscience de tous les citoyens, des appels au réveil d’un humanisme capable de sauver non seulement des situations de détresse, mais aussi la dignité des décideurs politiques. Les religions seront devenues à nouveau des acteurs essentiels de dialogue et d’amitié, si elles ouvrent l’esprit et le cœur des hommes à la transcendance et à l’amour. Cette culture de la rencontre et de la fraternité universelle a ses témoins, et ses hérauts, comme François d’Assise, Martin Luther King, Desmond Tutu, Mahatma Gandhi… et encore Charles de Foucauld, celui qui « voulait en définitive, être “le frère universel”.

Pour développer cette pensée et pour vivre ce rêve, Mgr Duffé invitait à une attention particulière à quatre appels.
 L’appel à « sortir » du repli sur soi pour vivre l’expérience de la rencontre, en vérité ;
 L’appel à « consentir » à « faire le détour » vers « l’homme blessé » ;
 L’appel à déployer une conscience collective et « politique » qui relie le local et le global ;
 L’appel enfin à « vivre la fraternité et la paix » dans des parcours d’écoute et de dialogue, patients et persévérants.

Je forme le vœu que ces appels soient pour chacun, les points cardinaux pour orienter notre route en cette nouvelle année. Ayons la simplicité de partager à nos proches, amis ou parents, une conviction qui s’est formée en nous, une question qui s’impose à nous, ou encore une inspiration née de notre méditation. C’est en entrant nous-mêmes dans ce dialogue que nous ferons progresser la cause de la paix et renaître la fraternité.

Bonne Année à tous !


Père Laurent Stalla-Bourdillon