1ère partie – La rançon du progrès et l’oubli de la nature humaine
La vie du monde est marquée par des épidémies, des guerres, des famines… Telle est notre actualité. Les tremblements de terre complètent ce tableau des catastrophes. Ces réalités affectant la vie humaine ne sont hélas pas nouvelles. Elles semblent devoir marquer de leur douloureuse empreinte toutes les générations. Il y cependant une autre épreuve, inédite dans l’histoire qui affecte l’humanité d’aujourd’hui. Elle doit livrer un combat qui ne porte pas contre un ennemi extérieur mais intérieur à l’homme. Une menace pèse sur les capacités humaines elles-mêmes. Ce combat consiste à résister aux effets provoqués par les nouvelles technologies, fruit du génie de l’homme. L’humanité doit maintenant faire face aux conséquences de ses propres progrès. Je propose dans cette brève réflexion d’éclairer la nature de ce combat encore trop peu perçu. Il s’agit en effet d’un combat spirituel.
Nous savions que le progrès se retourne facilement en menace. La rançon des avancées techniques se paye en gestion des risques. Pensons à la puissance des armements nucléaires ou à la vitesse des calculateurs à très haute fréquence qui décident des cours de bourses. Nous apprenons aujourd’hui qu’une menace pèse sur la disponibilité de l’esprit humain, sur son attention. Ses capacités à percevoir, à analyser et finalement à décider sont en jeu. En s’en remettant toujours plus à des machines, l’homme abaisse son agilité mentale. Ces mêmes machines sollicitent toujours plus son attention. Elles neutralisent son entendement, sa capacité de réflexion.
La critique du numérique est courante mais souvent stérile. C’est pourquoi la question n’est pas ici de dénoncer des usages, mais d’en mesurer les possibles effets et anticiper des adaptations. L’humanité est entrée dans une nouvelle ère. La révolution numérique est en marche qu’on le veuille ou pas. Pour le meilleur si nous en comprenons les risques, et pour le pire si nous les négligeons.
L’humanité va devoir résister à présent au monstre qu’elle a créé. Car plus il lui échappe et plus il lui dévore littéralement le cerveau. « L’apocalypse cognitive » serait déjà là, si l’on en croit le sociologue Gérald Bronner [1] auteur d’Apocalypse cognitive. En effet, le bénéfice des nouveaux outils technologiques finit par mobiliser une part exorbitante de notre attention. L’humanité va devoir lutter pour préserver ce qui lui permet de se comprendre elle-même. A moins que cet enjeu ne soit déjà sorti du champ de la responsabilité humaine ?
Gérald Bronner explique sans détour que « la situation est inédite. Jamais, dans l’histoire de l’humanité, nous n’avons disposé d’autant d’informations et jamais nous n’avons eu autant de temps libre pour y puiser loisir et connaissance du monde. Nos prédécesseurs en avaient rêvé : la science et la technologie libéreraient l’humanité. Mais ce rêve risque désormais de tourner au cauchemar. Le déferlement d’informations a entraîné une concurrence généralisée de toutes les idées, une dérégulation du « marché cognitif » qui a une fâcheuse conséquence : capter, souvent pour le pire, le précieux trésor de notre attention. Nos esprits subissent l’envoûtement des écrans et s’abandonnent aux mille visages de la déraison. Victime d’un pillage en règle, notre esprit est au coeur d’un enjeu dont dépend notre avenir. Ce contexte inquiétant dévoile certaines des aspirations profondes de l’humanité. L’heure de la confrontation avec notre propre nature aurait-elle sonné ? De la façon dont nous réagirons dépendront les possibilités d’échapper à ce qu’il faut bien appeler une menace civilisationnelle. [2] »
Je souscrits pleinement à ce diagnostic qui a le mérite de nommer la nature humaine comme le véritable lieu de confrontation et l’enjeu civilisationnel qui en découle.
« Pensée fait la grandeur de l’homme » disait Blaise Pascal. « Toute notre dignité consiste en la pensée. C’est de là qui nous faut relever et non de l’espace et de la durée, que nous ne saurions remplir ». C’est par sa pensée que l’être humain transcende la matérialité du monde. C’est par la pensée qu’il se découvre doué d’esprit, donc libre et appelé à se déterminer. Or, son nouvel environnement numérique ne procède d’aucune ambition pour lui. Le numérique est une technologie de la vitesse qui ignore le chemin personnel d’accomplissement spirituel de l’homme. Nous ne prenons pas facilement conscience des effets anthropologiques de nos outils techniques et particulièrement numériques. Indissociablement matérielle et spirituelle, la nature humaine puise dans le monde matériel pour accéder librement à ce qui n’est ni visible ni matériel. L’environnement matériel naturel a pour fonction d’éveiller et de nourrir la vie spirituelle. Cet accès à l’invisible ouvre en l’homme le point de contact avec la vérité qui est au fondement de tout et qui contient tout.
Dans l’univers numérique, il n’y a aucune transcendance car il n’y a aucune nécessité d’accomplissement, de perfectionnement, ni de sanctification. Il n’y a pas de vocation à la plénitude. L’univers seulement numérique dont le metavers est la première ébauche, est vide de promesse de vie, vide de liberté. Il n’est que vitesse de calcul, vitesse des processeurs, vitesse lumière pour éclairer les lunettes immersives. Rappelons que l’écran fait toujours plus ou moins écran à la réalité du monde. La réalité ne s’atteint qu’au terme d’un processus d’élaboration psychique. Or cet effort de la pensée est neutralisé par le surinvestissement visuel permanent.
Le grand combat que l’humanité doit livrer consiste à sauver ce qu’elle cesse de voir en s’offrant au monde virtuel. Elle perd en effet ce qui la spécifie et la différencie des autres vivants. La vitesse des machines mobilise l’attention et déclasse la saveur de l’esprit qui seul domine le temps. Si la nature humaine seule est douée d’une capacité de penser, c’est qu’elle doit s’accomplit par l’action de l’esprit. Elle dispose même d’une capacité d’oisiveté pour prendre la hauteur nécessaire, contempler et comprendre. Chaque être humain doit donc se réfléchir et se penser lui-même. Ce n’est en rien arbitraire. Il en va de son propre accomplissement. L’homme se fait lorsqu’il se pense. Il n’accède à sa plénitude qu’à raison de la connaissance ou de la reconnaissance de sa capacité spirituelle. Il conçoit une parole, un logos de sens. En lui se tient une parole qui le tient en vie.
La grande révolution de notre époque consiste en ce que nous cessons de voir le monde et de le penser dans sa totalité. Or l’être humain peut-il cesser de concevoir un logos (un sens) pour comprendre le monde réel ? Le monde virtuel est un monde à prendre et non à recevoir, tandis que le monde réel est un don à comprendre. La gravité indicible du désastre qui vient consiste en l’incapacité croissante à identifier la spécificité spirituelle de la nature humaine. L’oubli puis l’effacement de l’âme spirituelle en l’homme emporte la négation du sens de la parole, comme chemin de vie et de vérité. Or, la vérité est le constituant formel de la vie de l’esprit et de la nature humaine. Elle est son aliment. Nous assistons à une auto-dégradation de l’humanité, allant jusqu’à nier son propre principe d’humanité. Tandis que le XXème siècle a diffusé une anthropologie purement matérialiste faisant de la pensée une simple production cérébrale, la XXIème siècle efface la pensée elle-même et des facultés spirituelles en l’homme.
Le combat que l’humanité doit livrer commence par l’émerveillement. Les jeunes générations seront plus à même que leurs aînés de manier cette arme de libération. Notre organisme psycho-spirituel, toujours plus étudié et toujours plus mystérieux, mérite d’être considéré avec un émerveillement retrouvé. La parole est un don prodigieux fait à la nature humaine. Elle est le sceau en l’homme d’une réalité qui échappe à la connaissance de l’homme. Personne ne peut vraiment dire pourquoi nous parlons. Personne sinon la Parole elle-même, le Verbe lui-même. Bien qu’ignorée, la fonction de ce don peut être redécouverte. A cette condition, l’humanité aura les moyens de dominer le pouvoir la machine parlante. L’homme est un être de paroles qui vit de paroles. Il les assimile tels des aliments qu’il métabolise en sens et énergie. La nature spécifique de l’homme est spirituelle. Il se nourrit par l’esprit beaucoup plus qu’il ne l’imagine. Le combat pour la transcendance ne fait ni la une des journaux, ni l’objet de débat sur les plateaux. La profondeur de ce sujet échappe à l’écume des surfaces. Il sera la seule réponse aux effets d’immersion dans le monde virtuel des technologies numériques.
2ème partie – La parole humaine et sa contre-façon numérique
Depuis que nous avons acquis la maitrise de la conservation et de la diffusion des sons, des voix humaines et des mouvements, avec le phonographe et cinématographe, un nouveau monde était entré comme par effraction dans notre monde. Les machines allaient vaincre l’espace en supprimant les distances physiques, et vaincre le temps en supprimant le nécessaire silence dû à l’effort de la pensée pour concevoir une parole.
Aujourd’hui l’univers numérique permet la création de voix sans aucune origine humaine qui concurrencent les voix humaines du monde réel. A l’ère du phonographe, il y avait des voix humaines sans la présence physique des corps. Nous nous y sommes habitués en écoutant la radio. Il y aura désormais des voix sans âme et sans liberté. L’univers numérique rend des services incalculables. Le gain de temps et d’accessibilité quasi infinie qu’il offre au grand nombre vaut bien son coût écologique. Son coût humain reste moins visible. C’est-à-dire le bouleversement anthropologique qu’il implique. Il semble même irréel. Ce coût humain est d’abord spirituel. Le monde numérique ne fait courir qu’un seul risque à l’homme : qu’il s’oublie lui-même en corps et en parole, en liberté et donc dans sa quête de vérité. L’univers numérique est un monde sans finalité, sans perspective d’accomplissement spécifiquement humain. L’univers numérique est sans rapport à la vérité que cherche l’homme, sinon à celle de l’argent qui commande son fonctionnement. « Si vous avez des richesses n’y mettez pas votre cœur » prévient le psaume 61, qui ajoute « l’homme n’est qu’un souffle, les fils des hommes, un mensonge : sur un plateau de balance, tous ensemble, ils seraient moins qu’un souffle ».
A l’heure où les technologies numériques tiennent une place croissante dans nos existences, il me semble nécessaire de faire l’effort de penser pour ne pas perdre de vue ce que nous sommes et ce que nous avons encore à devenir : Va, vis et deviens ! Toute personne est d’abord en quête d’une vérité essentielle qui ne ressort pas des choses visibles, mais qu’elle conçoit dans la part invisible de sa nature.
La modernité se caractérise par le fait que la liberté humaine se prend pour une liberté absolue (créatrice), alors qu’elle reste terriblement contrainte par le conditionnement du monde déjà créé. L’homme n’a pas à se faire mais à s’accomplir. C’est la liberté humaine. Or, tout le iatus est là. L’idée même de notre devenir, de notre participation à notre propre achèvement semble sortie du champ des consciences. Au lieu d’accomplir notre nature nous voudrions faire ou refaire le monde. Nous ne pouvons pas rester en l’état, comme une semence ne peut pas rester en l’état. Elle tire sa valeur de ce qu’elle peut donner en étant semée. Nous sommes déjà semés dans l’histoire du monde afin de devenir ce que nous ne sommes pas encore. Or, qui sommes-nous vraiment ? De quoi notre nature douée de paroles est-elle le signe ?
Il s’agit en effet de faire aboutir ce vivant que nous sommes, de le conduire au terme de sa croissance. Il s’agit de transformer notre regard sur ce monde, afin de ne pas le penser déjà terminé, mais en devenir, et de concevoir notre existence corporelle et temporelle comme un dynamisme dont l’achèvement suppose l’engagement de notre liberté. Chacun doit découvrir l’appel contenu dans le fait d’être créé. Etre suscité dans l’histoire, c’est être appelé. Toute naissance est un appel à la vie et non encore la vie elle-même. Il nous faut donc corriger une erreur qui consiste à croire que le réel se réduit à ce que nous pouvons voir et toucher. Ce monde visible et tangible est un langage pour l’esprit humain qui peut accéder à des réalités supérieures, d’un autre ordre, qu’on appelle un sens, contenant des vérités spirituelles.
Le découplage qui s’est opéré entre la personne et la parole avec l’apparition du phonographe, se double aujourd’hui d’une voix purement artificielle, une voix digitale ignorant la fonction de la parole pour l’être humain. De même que nous pouvons déjà préparer des aliments artificiels, à partir de la biologie de synthèse, nous écoutons des voix machines, purement synthétiques et nous consommons ces paroles pour nourrir nos esprits. Ce faisant, nous nous éloignons un peu plus de l’humus qui fait l’humain.
Les animaux font des bruits et communiquent leurs états sensibles, leurs états psychiques. Ils rugissent miaulent ou jappent selon leurs humeurs. Mais jamais ils ne partagent de sens. Ils ne disposent pas de cette faculté de former une signification. L’homme seul est capable de communiquer du sens et non pas simplement des états psychiques. Il peut entrer dans une description du monde et dans un rapport abstrait au monde. Aucun animal ne peut faire cette opération. La parole humaine seule a le pouvoir de désigner autre chose que son propre état psychique. Elle va ainsi produire ce que nous appelons la culture, qui recueille le sens. C’est bien le patient labourage des terres intérieures de l’esprit qui produit la culture humaine, dont la culture physique des champs est le signe visible.
Par ailleurs, la parole humaine instaure une relation entre des interlocuteurs qui n’est pas seulement une expression de leurs affects. La parole humaine est relationnelle par essence. A contrario, la parole machine ne permet pas de véritable réciprocité. Les chatbots ou robots conversationnels ne sont que des supers calculateurs. Ils parlent mais ne parlent pas vraiment. Ils émettent des sons semblables à nos paroles. Ces paroles ne procèdent pas d’une intériorité, ni d’une liberté, mais seulement d’une technicité qui répond d’un ordre de programmation. C’est pourquoi les paroles machines ne sont pas de vraies paroles humaines. L’ordinateur ne joue pas sa crédibilité sur sa parole, comme nous le faisons. Nous découvrons que nous sommes beaucoup plus « parole, verbe, logos » que nous ne sommes des êtres de chair. La parole humaine émane d’un corps, d’une personne qui s’engage sur le chemin de la vérité. La parole machine est seulement l’effet d’un outil technique qui se joue de la vérité, qui lui demeure totalement indifférente.
La machine parlante n’a pas besoin de silence car elle n’a rien à concevoir de personnel, de profond, qui l’engage. Elle n’est pas une personne. Une personne se fonde dans son devenir, dans son accomplissement personnel. C’est dans le silence que se forme la parole humaine. Silence et parole sont coextensifs l’un à l’autre. La machine parlante ne connaît ni le vrai, ni le faux, ni le bien, ni le mal, elle connaît encore moins l’amour de la vérité. Elle ne peut s’engager dans son dire car elle n’a aucun enjeu d’accomplissement personnel. Là où il n’y a pas de personne, il n’y a pas de silence, parce qu’il n’y a pas de vérité à découvrir et à concevoir.
Lorsque l’homme a doué ses machines d’un de ses plus nobles attributs, la parole, il s’exposait à subir le poids de cette parole qui ne l’éclaire pas. Les machines calculent mais elles ne pensent pas. La parole machine issue des capacités algorithmiques est bien une contre-façon de la parole humaine.
Ce découplage entre la parole et la pensée semble la plus grave blessure infligée par l’homme à sa propre nature. La vertigineuse puissance de création et de diffusion de paroles seulement numériques capte l’attention en permanence. La parole trafiquée épuise le psychisme et noie la pensée. L’environnement numérique permet de relayer tout type de paroles des plus sérieuses et profondes au plus fantasques et outrancières. La parole machine ne répond d’aucune éthique, n’exige aucun respect puisqu’elle n’a pas d’origine humaine et reste sans transcendante. Déliée de toute exigence de vérité, elle ose tout. La parole devient folle et rend fou dès lors qu’elle échappe aux êtres humains qui en sont pourtant les gardiens. En donnant la parole aux machines, nous allons redécouvrir ce qu’est la profondeur humaine. La parole humaine seule peut construire une société vraiment humaine. Toute cité humaine a pour fondement la parole et pour stabilité la promesse de vérité.
Qu’aurons-nous fait si demain les machines nous parlent et si l’environnement cesse de nous parler ? Apprendrons-nous encore à écouter la sagesse dont l’univers est le langage ? Qu’aurons-nous fait de nos sociétés si l’outrance des paroles y règne ? Rien n’est plus spirituel que le contact avec le monde matériel. Dans la foi chrétienne, il est créé de Dieu et rempli de la sagesse de Dieu. C’est au contact du monde crée que l’homme conçoit une intelligence des choses. Après avoir tenté de faire advenir une humanité de corps sans âme, nous tentons aujourd’hui l’humanité sans âme ni corps. Le réel pourtant se rappelle à nous, par la fatigue psychique, les burn-out et l’inertie des corps devant les écrans.
Le vrai combat auquel chaque être humain doit se préparer ne consiste pas à défendre la terre, mais se défendre soi-même comme une terre sainte à ensemencer par la vérité, par la semence de vie, par la parole ! Le vrai combat que l’homme doit se préparer à livrer est la défense de la cité imprenable de sa conscience. Imprenable car elle attend la venue de la vérité et de l’amour, mais humiliable par la négation de l’âme spirituelle. Ne pouvant nier la vérité du corps, un Mal ronge l’humanité en niant la vérité de l’âme. Ce Mal sature sa capacité mentale et par là sa disposition naturelle à la vérité et donc à la vie. C’est toute l’architecture spirituelle de la nature humaine, le Corps-Temple de l’Esprit divin, qui est ainsi attaquée.
L’une des missions actuelles des chrétiens, s’ils sont bien conscients de ce don de l’Esprit qui les a fait chrétiens, serait de défendre ce par quoi l’homme est homme. La mission des baptisés sera de protéger ce qu’ils sont devenus, des témoins du Verbe de vie, illuminant le Temple de leur corps. Ainsi l’écologie véritable, écologie de la nature humaine, appelle et s’accomplit par le témoignage du logos, de la parole : Au commencement était le Verbe. (Jean1)
Et puisqu’il s’agit d’évoquer « l’Apocalypse cognitive », écoutons le chapitre 13 du livre de l’Apocalypse pour y entendre une description prophétique et toute spirituelle de ce que nous venons d’évoquer. Il est question d’une « bouche qui profère des énormités ».
Versets 3 à 15 : « L’une de ses têtes était comme blessée à mort, mais sa plaie mortelle fut guérie. Émerveillée, la terre entière suivit la Bête, et l’on se prosterna devant le Dragon parce qu’il avait donné le pouvoir à la Bête. Et, devant elle, on se prosterna aussi, en disant : « Qui est comparable à la Bête, et qui peut lui faire la guerre ? »
Il lui fut donné une bouche qui disait des énormités, des blasphèmes, et il lui fut donné pouvoir d’agir pendant quarante-deux mois. Elle ouvrit la bouche pour proférer des blasphèmes contre Dieu, pour blasphémer contre son nom et sa demeure, contre ceux qui demeurent au ciel. (…)
Puis, j’ai vu monter de la terre une autre Bête ; elle avait deux cornes comme un agneau, et elle parlait comme un dragon. Elle exerce tout le pouvoir de la première Bête en sa présence, amenant la terre et tous ceux qui l’habitent à se prosterner devant la première Bête, dont la plaie mortelle a été guérie. Elle produit de grands signes, jusqu’à faire descendre le feu du ciel sur la terre aux yeux des hommes : elle égare les habitants de la terre par les signes qu’il lui a été donné de produire en présence de la Bête ; elle dit aux habitants de la terre de dresser une image en l’honneur de la première Bête qui porte une plaie faite par l’épée mais qui a repris vie. 15 Il lui a été donné d’animer l’image de la Bête, au point que cette image se mette à parler, et fasse tuer tous ceux qui ne se prosternent pas devant elle. »