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Pâques et la pandémie, saison 2

Les semaines passent et l’empreinte de la pandémie se fait toujours plus pesante. Invariablement les calendriers annoncent le retour de la fête de Pâques. Quelle fête pourrait s’imposer dans un tel contexte ? La fête religieuse n’est étrangement pas soumise à l’appréciation du moment. Elle est un baume de consolation, un sceau d’espérance, une vraie fête envers et contre-tout.

Ce qu’elle énonce ne dépend ni des sentiments, ni des circonstances du moment. La fête de Pâques célèbre le sceau d’une libération définitive de l’humanité, libération de la servitude de la mort, de la peur de mourir. Dans la vie, il n’y a pas que la vie, il y a la mort aussi. Et dans la mort, il n’y a pas que la mort, il y a l’amour surtout !
Pourquoi vivre si c’est pour mourir ?
A moins que ce ne soit pour aimer.
Alors mourir d’aimer ou aimer jusqu’à mourir devient la clé de la vie, la vie même !

Pâques chante la libération définitive non pas de la mort, mais par la mort. Elle détruit par là-même le mur d’absurdité sur lequel s’épuise une vie privée de lumière sur la profondeur réelle de l’existence humaine.
Elle redécouvre la densité originelle d’amour qui préside à notre être-là. Elle combat l’ignorance qui ne sait plus identifier le fait de « recevoir la vie », comme un beau don. Non pour le garder, mais pour le donner.
N’est-ce pas cette incapacité d’identification qui produit tous nos problèmes actuels sur les identités ?
Pâques ouvre à jamais la dimension relationnelle de notre existence.
Nous sommes donc pensés avant de penser ! Nous sommes voulus avant de vouloir !
Un cogitor précède notre cogito, et nous l’avions oublié.
« Je pense donc je suis » redevient « Je suis pensé, donc je suis ! »

Pâques est l’éclat de la lumière de l’unité indissociable entre l’amour et la vie.
« Je suis aimé » et « me voici vivant ! »
« Je suis aimé infiniment » et « me voici vivant éternellement ».
Rien ne peut s’opposer à l’amour… pas même notre mort.

Pâques rappelle que nous sommes tous nés inachevés.
Tous lancés dans la vie telle « une réponse à énoncer », une réponse au fait d’être là, au fait d’être nés.
Notre accomplissement se trouve suspendu à l’énoncé même de notre réponse.
Nous avons tous à poser nous-mêmes le sceau de notre accomplissement,
à devenir enfin, véritablement une personne (relation).

Pâques dévoile que la nature humaine n’est pas seulement biologique. Elle est toujours aussi spirituelle, et notre liberté en est le gène invariant. La liberté est la mise en capacité de répondre à un appel, d’en avoir identifié la portée pour soi et pour les autres, pour les autres à partir de soi.
Pâques est la fête de la vraie liberté de l’humanité, rendu capable d’accepter la mort par amour et d’accueillir la vie par l’amour.
Il n’y a de vie que d’amour.


Père Laurent Stalla-Bourdillon

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