Selon l’UNESCO, 86 journalistes ont été tués dans le monde en 2022, traduisant la menace permanente sur ceux qui ont la responsabilité d’informer. A l’occasion de la 30e journée mondiale de la liberté de la presse, le mercredi 3 mai 2023, le pape François a souligné que « nous avons besoin de journalistes libres ». En effet, ajoutait le Pape, « la liberté de la presse est un indicateur important de la santé d’un pays. Les dictatures sont promptes à la restreindre ou à la supprimer. Nous avons besoin de journalistes libres pour nous aider à ne pas oublier tant de situations de souffrance ».
Saisissons l’occasion de ces paroles du Pape François pour distinguer les trois types de liberté qui font l’authentique liberté de la presse.
Tout d’abord, la liberté extérieure, c’est-à-dire une presse libre de toute contrainte et qui ne soit pas restreinte ou supprimée comme le font les dictatures. C’est la liberté dans son acception la plus commune.
Vient ensuite la liberté intérieure, c’est-à-dire une presse libre à l’égard des idéologies. Il s’agit d’une presse libre de tout pouvoir idéologique ou économique. Ici par exemple il s’agit de « ne pas oublier les situations de souffrances », autrement dit, une presse qui ne soit pas captive d’un système qui voudrait dissimuler des situations de détresse.
Enfin vient la liberté propice à la vérité. Il ne suffit pas de ne pas être entravé, de ne pas être le jouet d’idéologie il faut vouloir promouvoir la vérité. Non une vérité que l’on pourrait imposer ou administrer de l’extérieur, mais celle qui se fait jour dans la conscience, à partir de ce que l’on a appris. La liberté de la presse sera ultimement finalisée par l’avènement et l’expression de la vérité permettant à chacun d’exercer ses responsabilités au sein du corps social.
Défendre la liberté de la presse est une nécessité ! Mais la liberté pour la liberté n’aurait pas de sens, si ce n’est pour la vérité qui seule libère vraiment. Trop de pouvoirs politiques s’attaquent à la presse pour contrer sa mission de vérité et manipuler les opinions publiques.
La liberté d’agir, la liberté d’exprimer ses propres vues et la liberté comme service de la vérité sont donc les trois composantes de la liberté de la presse que le Pape François exhorte à défendre. Des journalistes libres remplissent un rôle décisif au service de la vie du corps social, de sa respiration et de la responsabilisation de chacun de ses membres. Si la liberté est au service de la vérité, alors défendre la liberté d’informer est aussi un service de la charité.
