Je vous propose de prendre connaissance du message que le Pape François a adressé au monde pour la 56ème Journée mondiale de la paix, le 1er janvier 2023. Le Pape appelle à la fraternité et la solidarité pour construire ensemble la paix et garantir la justice [1].
En repartant de la pandémie de Covid-19, il en retient une leçon essentielle : personne ne peut se sauver tout seul ! Les années de pandémie ont révélé la « fragilité qui caractérise la réalité humaine ». La Covid-19 nous a entrainé dans un tourbillon de défis imprévus. En plus des manifestations physiques, la Covid-19 a provoqué, un malaise général dans les cœurs. La pandémie a touché certains aspects sensibles de l’ordre social et économique, et fait ressortir des contradictions, des inégalités et d’innombrables fragilités.
Nous avons vécu un sens renouvelé de la solidarité pour sortir de notre égoïsme et nous ouvrir à la souffrance des autres et à leurs besoins. Cette expérience nous a rendu une vive conscience du sens du mot « ensemble ». C’est ensemble, dans la fraternité et la solidarité, que nous construisons la paix, et que nous garantissons la justice.
François exhorte à garder le cœur ouvert à l’espérance, à rester en éveil, à ne pas nous enfermer dans la peur, la souffrance ou la résignation, à ne pas nous décourager. Il est temps de « nous interroger, d’apprendre et de nous laisser transformer, tant individuellement que communautairement pour rendre notre monde meilleur ».
La Covid-19 nous a fait prendre « conscience » que « nous avons tous besoin les uns des autres, que notre plus grand trésor est la fraternité humaine. Elle nous vient ultimement de notre Créateur et Père commun à tous. La fraternité est fondée sur une filiation divine commune. La fraternité est aussi le plus fragile des trésors si l’on oublie que personne ne peut se sauver tout seul. Il est urgent de promouvoir les valeurs universelles qui tracent le chemin de cette fraternité humaine.
Puis, François déplore cette nouvelle terrible calamité qui s’est abattue sur l’humanité : une guerre de plus ! Elle est en partie comparable à la Covid-19 mais cependant motivée par des choix humains coupables. La guerre en Ukraine sème des victimes innocentes et répand l’incertitude pour tout le monde, de manière étendue et indiscriminée. Seule la paix qui naît de l’amour fraternel et désintéressé peut nous aider à surmonter les crises personnelles, sociales et mondiales.
Ce n’est certes pas l’ère post-Covid que nous espérions ou attendions. En effet, cette guerre, comme tous les autres conflits répandus dans le monde, est une défaite pour l’humanité entière et pas seulement pour les parties directement impliquées.
Le virus de la guerre est certainement plus difficile à vaincre que ceux qui affectent l’organisme humain, car il ne vient pas de l’extérieur mais de l’intérieur, du cœur humain, corrompu par le péché (cf. Évangile de Marc 7, 17-23).
Que nous est-il donc demandé de faire ?
« Tout d’abord, de nous laisser changer le cœur par l’urgence que nous avons vécue, c’est-à-dire permettre à Dieu, à travers ce moment historique, de transformer nos critères habituels d’interprétation du monde et de la réalité. Nous ne pouvons plus penser seulement à préserver l’espace de nos intérêts personnels ou nationaux, mais nous devons y penser à la lumière du bien commun, avec un sens communautaire c’est-à-dire comme un « nous » ouvert à la fraternité universelle. Nous ne pouvons pas continuer à nous protéger seulement nous-mêmes, mais il est temps de nous engager tous pour guérir notre société et notre planète, en créant les bases d’un monde plus juste et plus pacifique, effectivement engagé dans la poursuite d’un bien qui soit vraiment commun. »
Ensuite nous ne pouvons pas ignorer ce fait fondamental que les nombreuses crises morales, sociales, politiques et économiques que nous vivons sont toutes interconnectées. Ce que nous considérons comme étant des problèmes individuels sont en réalité causes ou conséquences les unes des autres. (…) Ce n’est qu’en nous dépensant dans ces situations, avec un désir altruiste inspiré par l’amour infini et miséricordieux de Dieu, que nous pourrons construire un monde nouveau et contribuer à édifier (…) un Royaume d’amour, de justice et de paix.
Je souhaite, concluait le Pape François, qu’au cours de la nouvelle année, nous puissions marcher ensemble en conservant précieusement ce que l’histoire peut nous apprendre. (…)
Que Marie Immaculée, Mère de Jésus et Reine de la Paix, intercède pour nous et pour le monde entier.