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La crèche, signe de l’attente et du désir

Les chrétiens entrent dans un temps appelé temps de l’Avent ! Il les prépare à la fête de Noël. Avec le temps de l’Avent, c’est le retour des crèches. Avec elles, le retour probable aussi de quelques querelles politiques et médiatiques traduisant le refus de voir et de comprendre. Car, il y en aura de nombreuses des crèches dans les églises. Il y en aura peut-être aussi dans vos propres maisons, et je le souhaite d’ailleurs ! Qu’elle soit à la maison, dans les écoles, sur les places des villages, une crèche est le signe visible d’une attente. L’attente de Celui qui doit venir ! L’attente de l’ultime santon qui sera installé dans la crèche la nuit de Noël : l’enfant Jésus. Au fond, une crèche est la traduction d’une attente et le temps de l’Avent remet devant une question simple toute personne : après tout, qu’attendons-nous vraiment ? Avons-nous besoin que quelqu’un vienne à nous ?

Lorsque nous regardons l’état du monde aujourd’hui, lorsque nous voyons les difficultés que rencontre notre société, nous sommes en mesure de répondre : « oui bien sûr ! Nous sommes tous en attente ! En attente parfois de figures messianiques temporelles, attente de personnes qui viendraient enfin résoudre nos problèmes. Et en particulier ce si grave problème de l’incapacité des hommes à s’entendre et à se reconnaître frère et sœur en humanité. Nous avons tant besoin que quelqu’un vienne rétablir en nous et entre nous, la paix. Alors oui ! Oui, nous savons pourquoi il faut que quelqu’un vienne : pour nous sortir de nos errances, pour nous rendre la lumière, pour voir et concevoir en vérité qui nous sommes, qui est l’autre, qu’elle est sa dignité, qu’elle est sa vocation ! Nous avons besoin que quelqu’un vienne afin que l’autre aussi ait assez de lumière pour voir ma dignité de personne et ma vocation ! Alors nous pourrons enfin nous mettre au service les uns des autres afin que s’accomplisse en nous ce qui doit s’accomplir. Oui nous savons tous au fond, que nous avons besoin que quelqu’un vienne et nous savons pourquoi il faut qu’il vienne.
Une autre question surgit aussitôt. Une personne peut venir d’elle-même indépendamment de toute attente. A contrario, une personne peut venir parce qu’elle sait qu’elle est attendue ! Elle vient répondre à l’appel pressant des cœurs qui l’attendent. Donc une crèche ouvre ainsi la perspective d’un temps d’attente et symbolise un désir. « Quel est notre véritable désir ? Où en suis-je de mes désirs ? Désir de paix, désir d’unité, désir de Dieu ? Où en suis-je de mon désir de Le voir guérir mon cœur ? »

Notre société est de plus en plus tendue par le seul désir de presser le temps ! D’avoir tout, tout de suite. Le temps est compressé, comme s’il fallait lui faire produire le plus possible, parce que nous pensons que nous allons en manquer, manquer de temps. Mais si nous sommes à ce point voraces du temps qui nous est donné, nous ne nous sommes plus disposés à accueillir ce qui peut venir d’inattendu et qui dépasse notre attente. L’Avent est l’apprentissage d’une relation de confiance dans le temps. Appendre à accepter de ne pas tout maîtriser. Apprendre que nous ne sommes pas seuls. Alors seulement pourrons-nous être comblés au-delà de nos espérances.


Père Laurent Stalla-Bourdillon

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