Dans ce second chapitre, UN ETRANGER SUR LE CHEMIN le pape précise les causes des ombres évoquées au chapitre premier et fait découvrir en tout homme, mon prochain.
Nous lisons avec lui une parabole évangélique : un étranger est à terre sur le chemin, blessé par les ombres d’un monde fermé.
Face à cette détresse, deux attitudes sont possibles : poursuivre en l’ignorant ou s’arrêter pour le soigner.
La toute première conversion commence par celle du regard. Le pape fait se déplacer notre regard du bon samaritain vers l’étranger sur le chemin. Regardons non pas ceux qui font du bien, mais ceux qui ont besoin que nous leur fassions du bien.
La bonté du samaritain se révèle seulement face à l’homme souffrant.
Vous remarquerez aussi que le premier soin donné, c’est le temps consacré à l’autre. C’est le remède contre l’indifférence. Prendre soin, c’est d’abord prendre du temps pour les autres.
François n’ignore pas la tentation de nous désintéresser des autres, surtout des plus faibles. Tentation de regarder ailleurs, de passer outre, d’ignorer les situations jusqu’à ce qu’elles nous touchent personnellement.
La parabole interroge notre volonté d’éviter les problèmes, de nous mettre à l’abri de la violence et surtout de la vision de la souffrance.
Au terme de cette méditation, François fait de la rencontre, le paradigme de la vie. Il n’y a de vie que là où se trouve la relation.
Œuvrer au bien commun commence donc par une attention à l’autre.
L’amour qui accueille et fait se donner, est la seule voie vers une plénitude à la mesure la nature humaine.
Vous verrez que ce chapitre culmine dans une définition de la dignité, comme la perte de la sérénité devant la souffrance humaine.
Et c’est bien le défi actuel : ne pas avoir peur d’adhérer à l’amour, de réintégrer l’homme souffrant et de bâtir une « société » digne de ce nom.
« Croire en Dieu » dit François « est moins important que de vivre selon sa volonté ». C’est pourquoi il propose de croire que nous ne nous tromperons jamais en prenant soin du blessé, en ne cherchant pas notre intérêt, mais le sien.
Il rejette toute naïveté de sa proposition. Il sait l’importance d’initier des processus, car le temps est supérieur à l’espace.
La fraternité n’est pas seulement une fraternité de proximité, elle est une fraternité existentielle, elle ne peut pas être seulement élective.
Puisque nous sommes frères par le soin que nous prenons de l’autre, nous découvrons avec le bon samaritain, que les autres sont « ma propre chair ».
« L’amour universel du Christ nous oblige » dit-il, et personne ne se trouve hors de son amour universel. Et François de voir dans les migrants ceux qui, en chemin, sont blessés sur nos frontières.
Le chapitre se conclut par un encouragement à ce que « la catéchèse et la prédication intègrent clairement le sens social de l’existence, la dimension fraternelle de la spiritualité, la conviction de la dignité inaliénable de chaque personne et les motivations pour aimer et accueillir tout le monde ».
Bonne lecture.